Mise en scène: Esther Meunier Corfdyr
Avec: Giuseppina Comito et Amandine Grousson
Texte: Thibaut Kuttler
Photographie: Emmanuel Fleury
A mes belles endormies est un duo de danse-théâtre explorant la vie du corps endormi. Le sommeil nous conduit quelque part : vers les paradoxes et les possibles. C’est ce sentier que nous voulons emprunter.
Bien que quotidienne, l’expérience du sommeil demeure étrange ; elle est l’un des derniers seuils, l’une des dernières échappées restantes. Où qu’il dorme, l’endormi s’engage dans un espace mystérieux qui est aussi un espace de liberté : là où s’affirme un refus et un ordre distinct de celui de la veille.
Nous appréhendons le sommeil comme un lieu métaphorique. Partant d’un travail photographique documentaire, le spectacle invite à une plongée depuis l’enveloppe du dormeur, quelles que soient ses conditions de sommeil, jusqu’à son intériorité. Les interprètes dansent dans un intervalle précis : celui du passage du sommeil paradoxal — durant lequel le corps, atone en apparence, abrite le déchaînement énergétique du cerveau et des viscères — aux images du rêve.
Le sommeil est pour nous un promontoire depuis lequel d’autres possibles se révèlent. De la chambre noire aux images du rêve, dans cette interzone des transformations peut s’épanouir un espace poétique en même temps qu’une réflexion sur nos quotidiens et la place que nous concédons à nos vies intérieures.
En résidence à la Curie en novembre 2019.